Mois: février 2016

Au fer rouge – Marin Ledun

Au fer rouge est le quatorzième roman de Marin Ledun, le second situé au cœur du conflit au pays basque après le superbe L’homme qui a vu l’homme.

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Si nous retrouvons certains des protagonistes du précédent roman, Au fer rouge peut très bien se lire indépendamment. L’histoire met en scène pléthore de personnages : flics, barbouzes, politiques, militants basques, écolos, mafieux, prostituées,… Tous vont se retrouver pris dans un engrenage infernal lorsque le corps d’un trafiquant de drogue sera retrouvé dans une valise échouée sur une plage.

Il est question de drogue, de sexe, de corruption, de violence. Marin Ledun décortique méticuleusement les agissements de personnages complexes, naviguant des deux côtés de la loi. Au fil des pages (que le lecteur tourne très très vite), l’auteur décrit un système mafieux qui s’apparente à un château de cartes, dont la moindre secousse peut mener à sa chute.

Deux personnages sortent clairement du lot :
– Aaron Sanchez, barbouze-mercenaire brutal, féroce, intelligent et impitoyable, est ce génial anti-héros que le lecteur adore détester.
– Macrina, prostituée espagnole, qui tel le roseau, pliera tout au long du récit sans jamais céder.

L’écriture de Marin Ledun est grisante, nerveuse et très cinématographique. C’est bien à Michael Mann que l’on pense à la lecture de certains passages. Le lecteur se régale, lit avec avidité cette histoire qui révèle la part d’ombre qui habite chacun des protagonistes. Une belle réussite.

Au fer rouge, Marin Ledun – Editions Ombres noires

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Madrid, 11 mars 2004, dix bombes explosent dans des trains de banlieue. Rescapée, le lieutenant Emma Lefebvre entre en guerre contre le terrorisme. La découverte d’une valise contenant le cadavre d’un trafiquant de drogue espagnol, échouée sur une plage landaise, dix ans plus tard, ravive les vieilles blessures. Emma met bientôt au jour une véritable organisation mafieuse, avec à sa tête Javier Cruz, seigneur de l’antiterrorisme. Des rives du fleuve Nervión aux bas-fonds de Bayonne, des banlieues déshéritées de Madrid aux palaces de la côte basque, la géographie de la corruption n’a pas de frontières.